
Christophe Chateau
“Le vin est devenu un véritable produit culturel”
Depuis sa première gorgée de Sauternes lorsqu’il était jeune adolescent, Christophe Chateau n’a jamais cessé de soutenir les vignerons et leur passion de métier. Cet arcachonais d’origine a depuis longtemps affirmé sa volonté de travailler dans le secteur du Vin et c’est ainsi qu’il a commencé sa carrière comme Responsable d’Exploitation d’une propriété viticole dans le Languedoc Roussillon. De retour à Bordeaux en 1996, il prend la tête du syndicat des producteurs de Côtes de Blaye jusqu’en 2004, avant d’accepter 5 ans plus tard, la Direction de l’Union des Côtes de Bordeaux pour y créer l’appellation Côtes de Bordeaux .
En 2009, il rejoint le CIVB* avec comme objectif la création d’une filière structurée autour des Vins de Bordeaux en faisant le lien entre vignerons et négociants. En 2012, Christophe Château, en plus d’être Directeur de la Communication du CIVB, est nommé Commissaire général de l’événement majeur du secteur vitivinicole : “Bordeaux Fête le Vin*” porté par l’Office du Tourisme de Bordeaux.
Rencontre avec un passionné qui considère le Vin, pas seulement comme un produit de nos vignobles, mais comme un atout culturel fort pour Bordeaux.
“Il y a 20 ans, Bordeaux était très en retard dans le domaine de l’œnotourisme aujourd’hui notre vignoble a une très belle offre. “
Bordeaux a longtemps été vue comme étant une appellation élitiste. Depuis 1998, l’ambition de “Bordeaux Fête le Vin*” est d’incarner la filière en faisant découvrir les 65 appellations des Vins de Bordeaux et les 23 appellations d’Aquitaine. Pourquoi cette idée°?
— L’idée première est avant tout de partager une passion autour du vin, en échangeant, en apprenant et en venant déguster les vins des vignerons et des négociants. Nous avons la chance d’avoir les Grands Crus Classés qui créent une image fabuleuse dans le monde, mais qui peuvent laisser penser aux gens que les vins de Bordeaux ne sont pas pour eux. “Bordeaux fête le Vin” est avant tout une fête populaire,
ouverte à tous et aussi aux familles : il y a des feux d’artifices, des visites de grands voiliers historiques qui racontent l’histoire des vins, des groupes de musique sur les quais. De plus, pour chaque édition, nous avons une ville internationale partenaire.
Jusqu’à présent, “Bordeaux fête le Vin” était un événement qui avait lieu tous les deux ans, pourquoi en avoir fait un rendez-vous annuel à partir de 2022°?
— Effectivement à compter de 2022, le rendez-vous est devenu annuel car devant le succès de cet événement, nous souhaitons renforcer notre objectif de créer un moment de rencontre et de fête autour du “Vin”, produit que nous
considérons comme un véritable atout culturel.
En 2018, c’était les 20 ans de l’évènement, comment faites-vous évoluer les éditions tout en restant attaché à respecter la convivialité, véritable ADN de “Bordeaux fête le Vin”°?
— Oui, la convivialité est très impor- tante ! L’accès consiste en un Pass dé- gustation : achat d’un verre, d’un porte- verre et d’une carte qui donne droit à un parcours. 1200 vignerons et négociants sont présents sur le site, qui pendant 4 jours servent plusieurs milliers de verres
* CIVB : Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux * “Bordeaux Fête le Vin” : du 22 au 25 juin 2023 sur les Quais de bordeaux
de dégustation. Il n’y a pas de vente. C’est un moment d’échanges et de partage. De plus, il n’y a pas de vin sans gastronomie, et pas de gastronomie sans vin. Nous avons donc depuis plusieurs années, un parti-pris clair : la valorisation de pro- duits exclusivement locaux (de Nouvelle Aquitaine) et une démarche de durabilité (vins bio, matériaux recyclables, …)
Bordeaux est aujourd’hui le vignoble le plus visité au monde. Pensez-vous que la crise récente dans le secteur du vin a accéléré la volonté de développer l’Œnotourisme°?
— Il y a 20 ans, Bordeaux était très en retard dans le domaine de l’œnotourisme, alors qu’aujourd’hui notre vignoble a une très belle offre. Il y a désormais un véritable enjeu d’image pour les Châteaux. La demande est forte et la Cité du Vin en est d’ailleurs un très bel exemple en accueillant des centaines de milliers de visiteurs tous les ans.
Le vin n’est plus un produit alimentaire de première nécessité, c’est devenu un produit culturel…
On sent chez vous l’émotion devant la passion qu’ont les professionnels du vin pour leur métier…
— Ce qui ne cesse de m’étonner, c’est l’émotion, l’humain qui se dégage dans le vignoble, la passion des vignerons qui travaillent sans compter leur temps, qui sont fous amoureux de leur travail et de leur produit. C’est ce qui m’anime. De là je tire mon énergie.
Que peut-on vous souhaiter pour les prochaines années°?
— Jusqu’à mes 50 ans, que je viens de fêter il y a peu, j’avais le rêve de posséder un jour une propriété et faire mon propre vin. J’espère encore pouvoir le faire un jour…
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