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J’ai testé pour vous… le bain de forêt

J'ai testé pour vous : le bain de forêt

Quelle activité avez-vous toujours rêvé de pratiquer sans oser vous lancer ? Au diable les complexes physiques, la timidité ou la peur du regard des autres ! Bordeaux Madame s’engage à tester les disciplines qui attisent la curiosité, avec un crédo en tête… celui de l’acceptation de soi. Laurène Secondé

Les partisans du bain de forêt sont-ils forcément des gens bizarres, adeptes des câlins aux arbres ? Pour tenter de vérifier (ou de contrer) ce stéréotype qui leur colle à la peau, j’ai décidé de chausser mes baskets de marche et de me connecter, moi aussi, à la nature. En trois clics, j’accède à une réservation suggérée par le département de la Gironde, qui s’engage, à travers cette démarche, à faire profiter les habitants du territoire des bienfaits de cette pratique ancestrale, accompagnés d’un guide certifié (petite assurance évitant ainsi de tomber sur un coach auto-proclamé ou un gourou en devenir), le tout… gratuitement ! En d’autres termes : le bon plan. 

Mise au vert

Le créneau est fixé un mardi, 10h, sur le domaine de Blasimon, au cœur de l’Entre-deux-Mers et à 50 km de Bordeaux. Le ciel est nuageux, la météo incertaine, mais rien ne réussit à altérer mon enthousiasme : l’idée de pouvoir m’enfuir de la ville pendant quelques heures me met du baume au cœur depuis plusieurs jours et je sais qu’un contact privilégié avec la nature réussit toujours à mon humeur. Sur place, je rejoins un petit groupe, composé uniquement de femmes (on aurait pu s’en douter). Pour moitié habituées, moitié novices, nous nous engageons pour trois heures de marche sur un parcours d’environ 2,5 km, sous la responsabilité de Noëlle, qui, dans une introduction (toutes positionnées en cercle), nous divulgue les grandes clés de cette pratique japonaise. Également connu sous le nom de Shinrin Yoku ou sylvothérapie, le bain de forêt se fait connaître aujourd’hui comme la possibilité d’une véritable régénération corporelle et psychique. Validé par plusieurs études scientifiques, recommandé par certains médecins (dans la lignée de l’ocean therapy ou de la muséothérapie), ce phénomène, dont la popularité ne cesse de croître en France depuis quelques mois, posséderait des vertus thérapeutiques avérées sur les maladies chroniques et les troubles anxieux, en limitant, au contact des arbres, les effets du stress sur le corps… 

Les arbres, la pluie, le vent et moi

Plus qu’une simple balade au rythme lent (un aspect que l’hyperactive que je suis, redoutais), le bain de forêt consiste plutôt en une succession d’exercices, réalisés en pleine conscience. Comprendre : éveiller nos cinq sens en concentrant notre attention sur eux. La fibre « méditative » et l’ouverture d’esprit sont ainsi fortement recommandées pour ce type d’activité, Noëlle nous précisant néanmoins que le Shinrin Yoku, par essence, ne s’inscrit pas dans une approche « énergétique » de la nature. Autour de moi, l’ambiance est dénuée de tout cynisme, teintée d’indulgence et je me prête facilement au jeu du premier exercice de respiration, collée à un chêne. Consigne est donnée (à nous de la respecter, ou non), de le saluer avant de rentrer en contact avec lui, et de lui dire au revoir en le quittant. Les yeux fermés, dans une forêt silencieuse, propice à l’écoute du chant des oiseaux et du vent dans les feuilles, je fais ressortir la Pocahontas en moi. Au bout de quelques minutes, j’ouvre les yeux. À chaque participante son arbre, à chaque visage, son sourire, à chaque âme… son apaisement. Après un partage d’expérience rapide, nous nous mettons en route dans le cœur de la forêt, alors que la pluie commence à tomber. 

Une thérapie… pour celle qui en a envie

Sous les gouttes, nous nous installons assises en cercle, invitées à exploiter nos sens : deviner l’eau qui tombe sur nos fronts, caresser la terre à nos pieds, visualiser le tronc des arbres et les dessiner, yeux fermés, dans notre esprit. J’essaie de me concentrer… mais j’ai froid. Les corps se remettent heureusement vite en mouvement sur plusieurs centaines de mètres, avant de nous associer par deux. Les yeux bandés, nous nous laissons chacune guider par notre binôme attitré, à la rencontre d’un arbre que nous apprenons à connaître à l’aveugle. Les mains sur sa mousse, enlacé à son tronc pour retenir sa taille, j’active ma mémoire et mon toucher pour me souvenir de lui et le reconnaître au milieu des autres, quelques minutes plus tard, bandeau détaché. 

Au cours de la marche, les langues se délient et les caractères se devinent progressivement… un esprit d’équipe qui ajoute du charme à l’excursion. En fin de parcours, mon tant attendu câlin sylvothérapeuthique arrive enfin. Est-ce moi qui l’ai repéré ou lui qui m’a choisie ? Pendant dix minutes, nous nous laissons chacune aller à nos pensées, enlacées à notre arbre préféré. Une parenthèse sincère qui appelle immédiatement à mon grand-père, qui m’a légué ce goût du vert. Yeux rouverts, force tranquille (celle des racines solidement ancrées dans le cœur), je rejoins mon nouveau groupe de copines, étonnée de constater que l’expérience a été éprouvante pour plusieurs d’entre elles. L’une s’est sentie rejetée par son arbre, l’autre lui a confié tout son chagrin. Un dernier tour de groupe conclut le voyage, fesses sur les feuilles, autour d’un bon thé chaud, en me convaincant que, définitivement, on place dans ce type de pratique les intentions que l’on y veut. 

Quelques recommandations en vue d’un bain de forêt

  • Bien adapter sa tenue en fonction des prévisions météo. Prévoir des couches à enlever (la lenteur du parcours peut refroidir le corps)
  • Partir légère, sans sac à dos encombrant
  • Éviter de se parfumer pour profiter des fragrances naturelles de la forêt

Plus d’informations sur www.gironde.fr

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