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Julia Deigat : d’esthéticienne à gérante d’un concept-store

Reconversion professionnelle de Julia Deigat

Dans chaque numéro, Bordeaux Madame vous emmène à la rencontre d’une femme qui a osé franchir le pas de la reconversion professionnelle. De l’idée qui germe dans un coin de sa tête jusqu’à la concrétisation de ce nouveau projet, elle nous raconte son parcours parfois semé d’embûches mais aussi la joie, la fierté, et l’accomplissement que ce renouveau lui a apporté. Raphaëlle Orenbuch

 

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Julia, j’ai 35 ans et je suis la gérante de la boutique Jorlia, un concept-store que j’ai créé il y a cinq ans. C’est une petite boutique où l’on trouve des vêtements, des bijoux et de la lingerie que je choisis avec soin, mais aussi un petit salon de thé. J’ai eu plusieurs vies avant Jorlia : j’ai une formation d’esthéticienne, un métier que j’ai exercé pendant trois ans avant de réaliser que ce n’était pas fait pour moi. Puis, j’ai repris des études et j’ai été salariée dans les ressources humaines pendant sept ans. Mais ce n’était toujours pas ce pour quoi j’étais faite. J’avais envie de créer quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Lors d’un voyage à Amsterdam, j’ai eu une révélation en découvrant les concept-stores, très répandus là-bas.

 

As-tu bénéficié d’un accompagnement pour te lancer ?

Oui, et heureusement ! Au début, je me suis vite sentie submergée par la vague… Il y a une montagne de choses à faire quand on veut ouvrir son commerce. La CCI m’a aidée à bien structurer mon projet et à monter un business plan pour aller voir les banques. J’ai aussi bénéficié d’un prêt à taux zéro de la Caisse sociale.

 

Quelles ont été les principales difficultés dans cette aventure de reconversion ?

Ce que je faisais n’existait pas vraiment, je ne rentrais dans aucune case. Je suis allée voir dix banques, c’est la dixième qui a accepté de me faire confiance ! J’ai aussi eu du mal à trouver un local, on me proposait des taudis. J’ai ouvert fin 2018, quinze jours avant le début du mouvement des Gilets jaunes… J’ai dû ouvrir le dimanche pour compenser, j’ai vraiment appris à m’adapter ! Et puis, le Covid est venu en rajouter une couche. Mais finalement, je crois que tout cela a été bénéfique : j’ai appris l’agilité et la réactivité, j’ai ouvert un e-shop et développé les réseaux sociaux. Et j’ai bien fait puisque, aujourd’hui, la boutique vit en grande partie grâce à Instagram.

 

Quelles sont les principales différences avec ta vie d’avant ?

Il n’y a plus la routine du salariat, avant je me lassais très vite. Aujourd’hui, je suis challengée tous les jours. Évidemment, le revers de la médaille, c’est l’instabilité et le fait de penser tout le temps à son business… Mais ça me correspond, je trouve ça beaucoup plus enrichissant.

 

Quels sont les objectifs des prochaines années ?

J’aimerais développer encore la boutique, rester ici le plus longtemps possible. Et puis, développer l’e-shop également. Ouvrir une autre boutique, pourquoi pas, mais pas tout de suite. Embaucher une salariée aussi, dans quelques années, pour que je ne sois plus en boutique tout le temps. Pour l’instant, j’ai une alternante, et c’est suffisant.

 

Quel conseil donnerais-tu à une femme qui n’ose pas se lancer dans une reconversion ?

Ne pas hésiter à se faire accompagner, ça peut être très angoissant de se retrouver face à une montagne qui peut paraître infranchissable. Et persévérer : c’est la dernière banque que je suis allée voir qui m’a dit oui ! Il faut croire très fort en son projet et ne pas baisser les bras.

 

Julia Deigat vous accueille dans sa boutique Jorlia au 16 rue des Remparts, 33000 Bordeaux



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