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Promettre la fidélité, est-ce toujours d’actualité ?

Promettre la fidélité

Le 24 avril, c’est la Saint Fidèle, l’occasion de s’interroger sur la valeur de la monogamie après quelques années de tendances polyamoureuses. Est-ce que 2024 verra le grand retour du couple duo ? Et est-ce qu’au printemps, alors que les jupes se raccourcissent et que les terrasses commencent à faire le plein, on est mû par un désir de rentrer dans ses pénates retrouver son mythe personnel et platonicien d’âme sœur ? Charlotte Saric

 

Faire l’amour, c’est souvent ne faire qu’un. C’est un désir de fusion, de complétude. Mais c’est aussi un besoin que l’on pourrait qualifier d’animal, de primitif. Mais sommes-nous tous de fameux tourtereaux ? Prêts à voler de nos propres ailes sur le sentier de la fidélité à l’instar de nos pairs à plumes ? En effet, si seulement 5 à 9 % des mammifères sont monogames, à l’inverse, 90 % des oiseaux le sont. D’où, peut-être, l’expression lorsque l’on se met en couple de « faire son nid ».

 

Zoologie et monogamie 

C’est poétique, certes. C’est la sensation que l’on a sûrement. Or, concernant l’amour et le désir, il n’est nullement question de papillons dans le ventre mais d’ocytocine dans le cerveau. On voudrait la passion irrationnelle, néanmoins, il y a quelque chose de scientifique dans l’accouplement. Tout est histoire d’hormones et de récepteurs neurologiques. Est-ce vrai également en ce qui concerne la fidélité ? Sommes-nous des animaux comme les autres ? Et pourtant, les animaux ne sont pas égaux : les insectes sont plutôt polyandres (ah l’inénarrable mante religieuse…) alors que les mammifères tendent à être polygynes. Il est entendu que l’homme et la femme appartiennent à ce groupe-là ! La zoologie viendrait-elle donc faire de la fidélité un vœu pieux ? Toutefois, il y a des bestioles fidèles, par exemple le campagnol des champs. Alors que son cousin le campagnol des villes ne l’est pas du tout. De là à supputer qu’il y a plus de risques à être cocufié(e) à Bordeaux qu’à Quinsac… il n’y a qu’un coup de canif dans le contrat ! 

 

Génétique de la nique ? 

Dans le groupe de nos cousins primates, on a pu constater que plus les gonades étaient grosses, plus l’animal était volage. C’est scientifique : davantage de semence à disperser ! Mais nos hommes, pour couillus qu’ils soient, n’ont finalement pas d’énormes testicules, ils pourraient donc n’en honorer qu’un(e). À moins qu’ils ne soient porteurs du gène AVPRIA, identifié par une étude de 2014 de l’université du Queensland comme l’allèle de l’infidélité. Vive l’égalité, il se manifeste autant sur les caryotypes féminins que masculins. Cependant, les Don Juan et les Doña Juanita coureurs de jupons et pantalons sont un mythe qui ne résiste pas au fait scientifique, encore, suivant : les personnes en couple et ayant des relations sexuelles fréquentes sont davantage attirantes car les hormones sécrétées lors d’un rapport viennent s’accrocher sur les cordes vocales, modifiant le timbre de la voix et la rendant plus séduisante. 

Ipso facto la voie du couple serait-elle donc la condition de la séduction ? Nonobstant l’animal que l’on pense être, n’est-ce pas joyeux, le soir de la Saint Fidèle et quelques autres, d’avoir envie de retourner dans le nid et d’être en fusion avec lui ou elle ?  



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