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Modes de garde : le casse-tête des parents bordelais

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En janvier dernier, Emmanuel Macron a enjoint les Français à un « réarmement démographique » pour faire face à la baisse de la natalité. Une expression qui a suscité de vives réactions, et qui remet au cœur du débat les difficultés que rencontrent les jeunes parents. En tête de liste, la galère pour trouver un mode de garde. Reportage à Bordeaux. Raphaëlle Orenbuch

 

« Si on m’avait prévenue que c’était si compliqué, je ne me serais jamais installée à Bordeaux. » Ces mots, ce sont ceux de Justine, 35 ans, mère de trois enfants de moins de 5 ans. Comme beaucoup de Parisiens échaudés par les confinements, elle a débarqué fin 2020 dans la capitale girondine, en quête d’une vie plus douce. 

 

Mais l’entrepreneure, spécialiste en mobilier de collection, a vite déchanté quand elle a dû trouver un mode de garde pour son fils, puis pour ses deux autres enfants nés en 2022 et 2023. « À la mairie, on nous a expliqué qu’on n’aurait jamais de place en crèche. J’ai passé des heures à les appeler, à faire des pieds et des mains », raconte-t-elle. Aujourd’hui, le couple doit débourser près de 3000 euros par mois pour faire garder ses deux plus jeunes enfants par une nounou à leur domicile, « c’est la seule solution qu’on ait trouvée pour pouvoir continuer à travailler, mais ce n’est clairement pas rentable », témoigne la jeune femme qui reproche à la ville de ne pas encourager l’entrepreneuriat des jeunes parents.

 

Campagne de recrutement

Comme Justine, des dizaines de parents bordelais se retrouvent chaque année face au casse-tête des modes d’accueil pour leur enfant de moins de trois ans. Et à Bordeaux, les choses semblent empirer depuis quelques années. « La situation est compliquée, mais c’est la même chose dans toutes les grandes villes », argumente Fannie Le Boulanger, adjointe au maire de Bordeaux en charge de la petite enfance. Et l’explosion démographique des dernières années ne semble pas être la seule explication. « Aujourd’hui, nous avons une pénurie dans les métiers de la petite enfance, à Bordeaux ce sont près de 10 % des places en crèche gelées pour cause de manque de personnel », détaille l’élue. 

 

Et pour tenter de pourvoir les 70 postes vacants, la mairie a lancé il y a quelques semaines une campagne de recrutement inédite, appuyée notamment par des affiches placardées aux quatre coins de la ville. Objectif : attirer de nouveaux profils vers les métiers de la petite enfance dans la fonction publique. « D’ici 2027, nous aurons ouvert près de 500 nouvelles places en crèche, cette campagne de recrutement vise à accompagner cet effort de création », explique l’élue. À la rentrée 2023, la ville finançait 2687 places en crèche et ce sont environ la moitié des familles ayant déposé un dossier qui se sont vues attribuer une place en crèche par la mairie. 

 

Désaffection pour le métier

Pour les autres, plusieurs options : une place financée par l’entreprise d’un des deux parents dans une crèche privée (le fameux « berceau d’entreprise ») ou bien la recherche d’une nounou, souvent assistante maternelle exerçant à son domicile ou en MAM (maison d’assistantes maternelles) et agréée par la PMI. Problème : là aussi, la pénurie se fait sentir. Actuellement, la ville comptabilise 592 assistantes maternelles en activité, contre 685 en 2020. Plusieurs facteurs pour expliquer cette baisse, « un vieillissement de la profession avec de nombreux départs à la retraite, le coût de l’immobilier à Bordeaux qui les pousse à déménager et une désaffection pour le métier avec un nombre d’installations inférieur au nombre de départs », commente la mairie.

 

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